"Le long du chemin, entourée d'arbres aux longues branches, elle avançait, scrutant les cimes qu'elle ne pouvait que deviner.Elle laissait ses pensées virevolter, revenir sur la journée passée.Soudain, il fut évident que cette balade ne devrait pas être la seule balade, qu'elle devrait être suivie d'autres, car cela lui avait permit de se souvenir.Ainsi, une nouvelle habitude venait de voir le jour".
Ah... mes habitudes.
Qu'elles soient bonnes ou mauvaises, d'un autre temps ou qu'elles m'accompagnent encore, j'ai toujours eu cette lubies de m'en créer (et surtout de vouloir m'en créer) des tonnes.
Alors, oui j'ai un tas de gestes routiniers, de repas "types", de plannings de sport ou de rituels d'écriture… qui vont et viennent au rythme de mes envies.Et quelques soient les raisons de leurs venues, elles ont toutes eu, à un moment, du plomb dans l'aile, elles ont toutes été, à un moment, abandonnées…. avant, parfois, de revenir pour ne plus jamais repartir.
Souvent, mes petits gestes routiniers viennent en réaction à une situation ou à une une nouvelle information que j'aurai lu ou entendu.C'est particulièrement vrai vis à vis… de la nourriture.
J'adore manger, (autre passion que l'épicurienne et moi avons en commun) mais j'aime aussi me sentir bien dans mon corps.Alors pour atteindre mon "summer body " un peu plus vite, hop, me voilà à me faire du porridge au petit-déjeuner (désolée, je suis pas fan du tout, du tout, du tout !), alors que je rêve de fruits et de fromage.Sans surprises, ce genre d'habitudes s'en vont aussi vite qu'elles sont arrivées et sont tout aussi vite remplacées par d'autres (coucou le jus de citron au réveil).
Car comme dirait Céline, "On ne change pas !"
Alors, par lassitude, par attrait de la nouveauté ou simplement du fait de l'incapacité pour mon quotidien de se plier à l'habitude que j'avais envie de mettre en place, j'ai dû me rendre à l'évidence que certaines routines n'étaient "pas faites pour moi".
Mais heureusement, certaines habitudes ont réussi à s'ancrer en moi, pour le meilleur !
Celle dont je suis peut être la plus fière est une "non-habitude"; l'arrêt de la cigarette. (Fumer tue, on ne le diras jamais assez.) Cela fait presque 3 ans que j'ai totalement arrêté d'avoir ce réflexe du "café-clope" dès le matin et arrêté de croire que ça me "donnait un style".Clairement, ancrer une habitude et s'en défaire sont deux étapes toutes aussi compliquées l'une que l'autre.Arrêter d'avoir ce geste n'a pas été facile surtout les premiers jours, les premières soirées. Mais aujourd'hui, je ne pourrais pas revenir en arrière, car je veux mettre toutes les chances de mon côté pour être en bonne santé (et faire suer mon entourage avec mes jeux de mots nuls) le plus longtemps possible.
Petit plus : j'ai un odorat décuplé, parfait pour déguster de bons petits-déjeuners.
Parfaite transition pour cette deuxième habitude que j'ai mis plus de 25 ans à appliquer correctement : prendre plaisir à (se) faire à manger.
Je n'ai jamais été une cuisinière, ni hors paire, ni quoi que ce soit.
J'aime tout, sauf les escargots, mais au début de ma vie d'adulte à mon arrivée en fac, sans vraies capacités culinaires (ni idées) je suis devenue experte des salades composées et des vinaigrettes.Seulement, mes repas se suivaient et se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.Et, au fur et à mesure j'avais de moins en moins d'engouement à manger une salade de pâtes en plein hiver.Alors, petit à petit, avec l'âge (mamie Violette vous parle), grâce à mes parents, à ma sœur, à mes amies, au confinement de 2020 aussi, j'ai découvert de nouvelles recettes, de nouvelles façons de faire afin de varier les repas.Et, pour être franche, ce qui fait que c'est devenu une "vraie" habitude, c'est l'idée de faire plaisir. De constater sur le visage des gens qui partagent ma table, que ça plait (ou non) ! Cette récompense est tellement dingue, pour moi qui part de si loin, que grâce à ça, je sais que c'est une habitude bien ancrée !
Ça vaut bien toute la vaisselle et les coupures aux doigts du monde.
Enfin, mon petit quotidien ne serait rien sans mes activités sportives et notamment le yoga.
Oui, vous pouvez me lyncher mais je ne pourrais plus m'en passer.Que ce soit le matin ou le soir, en séance très rapide ou plus conséquente, cela me permets de me recentrer sur moi, sur ma journée, pour mieux l'appréhender ou pour m'évader.J'ai toujours eu l'habitude (encore une) de faire du sport dès mon enfance, et pendant un temps, j'avais totalement arrêté. La tête dans le guidon niveau travail, la vie qui dévale la pente à pleine vitesse, et voilà, on se dit qu'on en fera plus tard. Autant dire jamais !Mais, un jour, un peu par curiosité, je m'y suis mise, et bien que les premières séances ont pu être comiques, j'ai continué. Autant dans ma tête que dans mon corps, la pratique de ce sport m'a fait prendre conscience qu'un peu de temps pour soit n'était pas de l'égoïsme, au contraire ! Ce sont des moments nécessaires, qui parfois me demandent un effort, qui lorsqu'ils sont passés, sont toujours passé trop vites.Petit conseil : quand on a pas une motivation de dingue, juste se dire "aller 5 minutes et le reste, c'est du bonus". A tous les coups, on sort de la séance avec un sentiment d'accomplissement fou !
Je me rends compte que j'ai encore mille petites habitudes comme ça, qui font que ma journée ou ma semaine se déroule plutôt bien.
Ces habitudes, je les dois à mon entourage, à nos discussions, qui ont trouvé écho en moi et qui m'ont permis de trouver ce qui me fait me sentir bien.Je les dois aussi à d'autres "réflexes" (le serpent qui se mord la queue, je sais) qui m'ont montré les limites et les possibles "dérives" de vouloir toujours en faire plus. De vouloir remplir sa journée, faire quoi !
Car comme beaucoup, je suis de celles qui ont l'envie de "toujours plus". Avec évidemment la sensation de "ne jamais en faire assez". Mais grâce à ces habitudes, j'arrive à prévoir. J'arrive à canaliser l'envie de découvrir chaque jour des tas de choses, sans me sentir coupable de n'en découvrir qu'une. Et surtout, j'apprends ce qui me plait vraiment.
C'est fait de tout petits rien, mais avec un peu de temps, de persévérance aussi, et un peu de recul sur les "mauvaises" habitudes qui restent comme celle de boire cinq cafés en une demi-journée, chacun peu se décider à aller où il l'entend.
Alors oui, cette fois-ci, cette article était vraiment une ode à mes habitudes. (Pas comme ici)
Violette 🌺