A m'asseoir sur un banc, cinq minutes avec moi, et regarder les gens tant qu'y en a...
Les silences. En voici un titre annonciateur d'un article plein de peps et de bonne humeur !
Ombre : Qui dit encore peps en 2024 ?
Pour moi le silence, ce sont d'abord des souvenirs. Couchée sur mon canapé à entendre le cliquetis de mon horloge qui finit tout doucement par m'apaiser.
Ombre : Ce n'est pas une horloge grand-mère, c'est ton thermostat !
Lumière : Bon Ombre, ça suffit maintenant !
C'est le calme qui m'enveloppe pendant que mon cerveau fuse devant l'intrigue d'un bon livre. C'est une grasse matinée qui ne prend pas fin avec la sonnerie du réveil mais plutôt grâce aux bras tenus du soleil. ce sont des balades en forêt, à réapprendre à me concentrer sur les sons alentour qui sortent d'ailleurs que de mes écouteurs. C'est le bruit des vagues, des abeilles, des rires, du vent que le silence nous permets d'écouter avec gaieté.
Mais revenons au présent. Je trouve qu'il est important, même essentiel, de se confronter à ces moments de silence. Je n'ai pas dit de solitude, mais bien de silence.
L'une des choses que j'aime le plus partager avec les gens que j'aime, ce sont ces instants sans parole. Où la présence de l'un et de l'autre suffit, où l'on n'a rien à combler ou à prouver pour juste profiter et s'aimer.
Ombre : Et bah, on ne doit pas s'amuser tous les jours avec elle.
Bon d'accord, c'est un peu too much dit comme ça. Mais je suis certaine que vous voyez tous de quoi je parle.
Comme quand vous partez pour 8h de voiture en vacances avec vos parents, que vous vous endormez sur le canapé avec votre petit.e ami.e, que vous faites un run avec quelqu'un sans avoir besoin de parler (ou juste parce que sinon vous crevez au bord de la route par manque de souffle).
Je trouve que pouvoir profiter des silences avec d'autres que soi, c'est le stade au dessus, la confiance ultime d'une relation qui fonctionne sans le flot de multiples mots.
C'est aussi ce qui vous permet de comprendre ou bien d'interpréter les émotions de quelqu'un :
Reconnaître la personne au bruit de ses pas dans les escaliers, comprendre que l'on vous ment à sa manière de vous regarder. Un froncement de cil, une lèvre qui tressaute.
Le corps trahit souvent nos émotions avant qu'on ait le temps de les exprimer, et certaines personnes de votre entourage savent les décrypter.
Et puis, il y a les moments où c'est à soi-même que le silence s'impose. Dans l'article «L'instant présent », j'écrivais sur la complexité de réaliser de la méditation. un exercice qui, sur le papier, semble assez simple et peut se retrouver fastidieux. En effet, nous sommes sans cesse happés par de multiples sons : Le brouhaha du travail, la télévision en fond, le téléphone qui sonne, les bruits de la circulation.
Faire taire ses pensées pour se concentrer sur soi et sur notre environnement. Parce que savoir mettre les choses sur pause, cela ne signifie pas seulement couper le vacarme autour de nous, mais en nous.
Cette petite voix, ces petites voix (oui ombre et Lumière c'est de vous que je parle), qui ont toujours leur grain de sel à ajouter. Qui nous laissent rarement un temps de répit.
Choisir le moment de l'écouter, en voici toute la complexité.
Apprécier le silence, c'est aussi accepter de lui laisser une place. Dire stop à l'agitation et au raffut imposés par nos vies parfois à 1000 à l'heure.
Je ne sais pas vous, mais en vieillissant je me suis découvert une jauge de sociabilité. Je m'explique. J'aime les gens en général, le contact humain, les grandes discussions, les concerts, le brouhaha des grandes tablées, les rire à profusion. Mais je les apprécie d'autant plus quand ceux-ci connaissent des intervalles, une mi-temps où je mets mon cerveau et ma disponibilité sur off. J'ai l'impression que plus le temps passe, plus j'assume avoir besoin de ces parenthèses dans mon quotidien pour me sentir bien.
Rassurez moi, je ne suis pas la seule dans ce cas ?
Allez, c'est parti pour mettre la musique à fond avec Philippe qui m'aboie dessus pour que je lui lance son (foutu) jouet.
A m'asseoir sur un banc, cinq minutes avec moi, regarder le soleil qui s'en va...