Prenant la route, elle mit ses lunettes de soleil, appréciant la lumière baignant l’habitacle, réchauffant les sièges. Ouvrant les fenêtres, elle apprécia l’air frais du matin, promesse d’une nouvelle journée où tout serrait possible.
Ça, c’est moi, chaque matin (ou presque).
Ma "morning routine" qui est lancée dès que la ceinture est bouclée.
Cette voiture, c’est elle qui me fait être matérialiste car si je ne devais garder qu’un objet ce serait elle.
Non pas que je sois fan d’automobile, je suis même plutôt du genre à confondre les marques entre elles, cependant, j’aime la route, j’aime conduire pour tout ce que cela m’apporte.
J’ai grandi en campagne, tributaire des bus qui ne passent qu’une fois dans l’heure et qui, en jour de neige, ne daignent pas monter la côte.
Alors, dès que j’ai eu cette occasion, cette chance, je l’ai saisie. Non sans difficultés, certes.
«Conduite lymphatique».
Je n’en étais pas fière, mais la deuxième fois a été la bonne.
Et depuis, adieu dépendance et parents-taxi, bonjour liberté !
Car oui, c’est ce que je ressens au volant de mon bolide. A son bord, seule, je suis qui je veux. Sur le chemin du travail ou en direction de ma campagne, je m’invente. Au gré des musiques qui passent, au gré des gens qui croisent mon regard.
(Un grand merci à eux, qui parfois me donnent envie de leur imaginer une vie, de les renommer même et m’offrent ainsi des moments légers et font parfois oublier la lenteur de la circulation !)
Ces moments sont aussi des moments pour-moi, où je peux revenir sur ma journée, préparer la suite, réordonner mes idées ou simplement chanter à tue-tête sans qu’aucun sentiment de jugement ne vienne m’en empêcher (ou presque) !
Et lorsque je partage ces moments, ils sont tout aussi importants, et bizarrement, toujours mémorables! Alors que ce ne sont «que» des trajets.
Que ce soient des trajets vers les vacances, pour aller en soirée avec des amies ou encore rejoindre le cours de sport à temps, il me reste des souvenirs quasiment intacts de moments où nous étions deux, quatre voir cinq ou même six, transportés par ma voiture, pas toujours très propre ni très bien rangée, mais qui, finalement, m’a toujours permis de découvrir de nouvelles choses !
Et peut-être bien que c’est pour cela que j’aime tant ma «cli-cli», parce que l’important, ce n’est pas davantage les destinations atteintes que les trajets qu’on aura fait et qui aujourd’hui me permettent d’avancer pas à pas, roues après roues, jour après jour.
Ps : Ceci n’est pas une déclaration d’amour à mon auto, mais pas loin je l’avoue !
Violette 🌺