Rassurez-vous, on ne va pas parler religion.
Quand je me suis vu proposer la rédaction d'un article sur le blog, j'ai d'abord pondu un truc de 6 pages qui après relecture, m'a semblé totalement inapproprié de part son contenu si personnel mais aussi par sa longueur.
Loin de moi l'idée de parler d'un truc bateau, mais le but d'un article n'est pas non plus d'être un copier-coller de sa dernière séance chez le psy... On efface donc tout et on recommence.
Contexte :
Femme
La trentaine
2 enfants
Un peu écorchée par la vie (mais ne l'est on pas tous, chacun à son niveau ?)
Un boulot correct
Quelques amis, quelques animaux
3 milliards d'euros sur mon compte en banque (l'une de ces proposition est fausse).
In nomine Patris
Aussi loin que mes souvenirs me l'autorisent, je me vois essayer de plaire aux gens (à mes parents, ma fratrie, à mes profs à tout le monde).
Ca réussit plutôt bien. Je passe une enfance et une adolescence disons, neutre.
Ni heureuse ni malheureuse. Une famille pas particulièrement aimante, mais y'en a d'autres plus à plaindre.
Je fais des conneries comme chaque ado, rien de bien grave. Je cherche à partir au plus vite de chez ma mère.
Cet endroit qui m'a toujours semblé étranger. On approche la 20aine de déménagements depuis ma naissance, pour diverses raisons qui lui sont propres.
J'ai jamais trop cherché à comprendre. De toute manière la voix de l'entant n'a aucune valeur a ses yeux.
Ados, je cherche cette figure paternelle par tous les moyens. Je me réfugie sous une carapace, je m'isole, je me crée un cercle très restreint de personnes de confiance. Mon conjoint appelle ca un "Cercle de Merlin".
On va dire que c'est ca, la barbe et le chapeau pointu en moins.
Je me barre donc à mes 18 ans. S'en suivront quasiment 20 ans de mauvais choix, plus hasardeux les uns que les autres.
Je me dis aujourd'hui que mon âme gardienne (je préfère ce terme aux 'Anges') devrait avoir le droit à une retraite anticipée.
J'ai la bougeotte, je ne tiens pas en place, tant physiquement que mentalement, j'ai le cerveau constamment en ébullition, j'ai besoin de nouveauté. Tout le temps. Je me lasse, je m'ennuie, mon corps vit, mais mon esprit lui, depuis l'enfant, est en latence.
Alors je sors, je bois, je fume, je fais des rencontres, je me balade la nuit toute seule, je me fais tatouer, je vais a des raves party, je change de taf, je change de pays, je fais des expériences... le tout, dans l'excès.
Plus je le fais, plus j'ai besoin d'augmenter ma 'dose' pour ressentir quoique ce soit. Ma came c'est l'adrénaline.
Filii
Dans les rencontres que j'ai faites (rencontres qui, avouons le, auraient pu très mal tourner plus d'une fois) il y'a une poignée de pépites.
Des hommes et des femmes qui ont croisé ma route là, où tout le reste se positionne, un bout de chemin avec moi, en parallèle. A ces personnes, je dis un grand merci.
Elles m'ont toutes sauvées, à leur manière. Chacune a su consciemment ou non, apporter son bout de scotch au géant de papier que je suis. Celles qui inconsciemment l'ont fait, et à qui je dois ma présence en ce monde aujourd'hui, ce sont mes filles.
Elles elles n'ont rien demandé, elles ne me doivent rien. A Elles, et aux Pépites, je dois ma vie. Celles que j'appelle les Pépites ont été des ancres.
Rares sont les personnes qui vous disent MERDE quand il le faut, rares sont celles qui vous écoutent et vous entendent aussi bien qu'elles vous font confiance. On a tous été la Pépite de quelqu'un à un moment donné.
Ca a pu être une discussion partagée au détour d'un couloir du lycée, un SMS tombé à pic, un regard accordé à quelqu'un qui en avait besoin à ce moment précis.
Tout comme j'ai une aversion pour la religion en sa forme fanatique, je ne crois pas non plus au sens strict du 'destin'.
Je ne pense pas que tout est écrit. C'est tellement facile de rejeter la faute de cette manière, ou alors justement de se laisser vivre.
Les Pépites: fils, amis, enfants, collègues, étrangers .... sont des respirations dans notre course folle.
Cette respiration même qui nous donne le sourire, qui nous pousse à nous lever le matin, qui nous motive quand on a un coup de mou. A tout à chacun de saisir cet oxygène, de le laisser entrer.
Spiritus Sanctii
Et le Saint Esprit dans tout ca ?
Le Saint Esprit c'est la conscience. Celle du Moi qui évolue.
Si j'arrive à écrire aujourd'hui, c'est parce que mes expériences m'ont forgée, parce que j'ai dû m'adapter. Mais surtout parce que j'ai appris à aimer m'adapter. Il m'en a fallu du temps pour comprendre que les shots d'adrénaline que je me provoquais ne rendaient que plus ardue la descente.
L'adrénaline, je me la crée tous les jours, à petite dose. J'appelle ca le côté caméléon.
On l'a tous. On a tous une personnalité différente en fonction de la situation ou des personnes face auxquelles on se trouve.
Le Saint Esprit c'est tout ça. C'est la nana timide qui va parler doucement lorsqu'elle sera invitée chez la famille de son amie, la fille qui sera la main de fer dans un gant de velours dans son rôle de femme et de mère, la même femme qui fera rire tout le monde par son humour souvent noir et qui assumera de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, la même enfin à qui il faudra des mois et des mois avant de laisser entrer quelqu'un dans son Cercle de Merlin.
Avoir le Saint Esprit, ce n'est pas jouer un rôle. C'est savoir s'adapter, faire des concessions, ou au contraire camper sur ses positions. Apprendre surtout à tourner quelque chose que l'on hait à son avantage. Tel le caméléon, qui change de couleur, et peut bouger les yeux indépendamment pour garder le contrôle sur ce qui se passe autour.La plus belle réussite finalement, c’est de gagner en assertivité pour accepter d’être bien avec soi.
On naît puis, on est.